Ariane était allongée sur une tombe, la robe plus blanche que jamais où se reffletaient les doux rayons de la lune, les bras positionnés horizontalement par rapport à ses épaules. Une des ses jambes étaient repliée de manière à poser son pied sur la pierre froide, faisant apparaître des frissons sur sa peau. Ses longs cheveux tombaient de part et d'autre de la stelle. Son regard planté dans le ciel, semblant attendre quelque chose... La mort ? Non, elle était trop jeune pour vouloir mourire. Mais alors, qu'attendait-elle ? La stelle funéraire possèdait encore ses écritures, malgré le temps et les évenements de la vie. On pouvait y lire lisiblement : Reine de Kadockia, décédée msytérieusement il y a maintenant dix ans. D'une voix hésitante, ses yeux brouillés de larmes, elle s'assit face aux inscriptions et se mit à lire la petite phrase gravée juste en dessous.
"Oh toi visiteur qui passe devant ma tombe, rappelles toi des bon souvenirs. Du temps où mon royaume prosperait, où les habitants vivaient en paix malgré leurs différentes races. Rappelles toi de moi, une Reine morte pour son peuple."
Une larme roula sur sa joue et vint tomber à ses pieds, dans un léger crissement. La jeune femme se pencha en douceur et déposa ses lèvres rouge sang sur la pierre froide. A ce contact si peu commun, son corps se refroidit, ses mains se crispèrent. Elle sentait ses paupières lourdes, très lourdes... Tous ses souvenirs remontèrent à la surface : son enfance, sa mère, son père, son premier combat, son serment fait au Roi et puis... la Reine... Cette douce personne qui l'avait élevé comme sa fille après la mort de sa mère. Cette femme qui lui avait enseigné les lois de la vie, la joie comme le malheur. Devait-elle oublier tous ces bons moments qui faisaient partis de son passé ? Un passé au goût amer dont les souvenirs les plus noirs, les paroles les plus blessantes resonnaient encore dans sa tête. Non, si elle oubliait le pire, le meilleur disparaitrait aussi et ça, elle ne le désirait pas.
"Si je t'oublie, j'oublierai une si grande partie de ma vie... Toi, tu étais une Reine mais aussi une mère, pour moi comme pour le peuple de ce monde si cruel. Comment t'ont-ils remercié ? Un couteau a abregé tes souffrances mais engendré la guerre..."
Elle se leva pour marcher un peu, prenant soin de respirer de grandes bouffées d'air pur à chaque pas qu'elle faisait. Une lueur rougeatre apparue au loin, semblant se rapprocher d'elle petit à petit. Son coeur battit, ses doigts se posèrent sur son épée. Elle sortit son épée de son fourreau et la serra fort dans ses deux mains...